Gaza : une guerre sans fin01/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2909-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : une guerre sans fin

Sous l’égide des États-Unis et de certains de leurs relais au Moyen-Orient, des négociations en vue d’un cessez-le-feu de 40 jours viennent de franchir une première étape au Caire. Au même moment, bien loin de marquer une pause, l’offensive du gouvernement israélien à Gaza et la répression en Cisjordanie se renforcent.

Le 30 avril, la zone de Rafah, toujours sous la menace d’une attaque massive israélienne alors que 1,4 million de Gazaouis chassés du nord de la bande y ont trouvé un refuge plus que sommaire, a été bombardée. Au moins 22 personnes ont péri. La veille, c’étaient de prétendues cibles terroristes qui étaient visées dans le centre de la bande. Dans le même temps, Netanyahou a annoncé que son offensive, sous prétexte d’ouvrir une nouvelle phase d’éradication du Hamas, serait décidée au soir du 1er mai, quoi qu’il advienne du projet de trêve apporté dans les cartons du secrétaire d’État américain Blinken.

En fait de proposition « extraordinairement généreuse de la part d’Israël », telle que la présente cyniquement Blinken, il s’agit d’un projet de trêve temporaire et d’échange de prisonniers politiques palestiniens contre les otages israéliens. Quand bien même il aboutirait, le processus d’écrasement de la population palestinienne serait loin de prendre fin. Elle meurt sous les bombes à Gaza, et sous les agressions redoublées et quotidiennes des colons d’extrême droite soutenus par l’armée en Cisjordanie.

En Cisjordanie occupée, on ne compte plus les incursions violentes, terrifiantes, dans les villages palestiniens. Il y a celles menées par l’armée comme à Nour Shams, camp de réfugiés de 7 000 habitants. Selon Le Monde « jeudi 18 avril, l’armée israélienne a coupé l’eau, l’électricité et envahi, en fin de journée, les étroites allées de Nour Shams, à la lisière de la ville de Tulkarem. Le raid a duré plus de 50 heures », faisant 14 morts. Et il y a celles menées par les colons ultranationalistes et religieux, qui sont totalement encouragées par le gouvernement israélien, et notamment le ministre d’extrême droite Smotrich. Ce dernier, responsable officiel de la colonisation, planifie la légalisation des colonies sauvages et assure les colons militants du soutien de l’État.

En parallèle, les autorités israéliennes font construire une route traversant la bande de Gaza d’est en ouest, qui fragmente le territoire déjà en grande partie réduit à l’état de ruines. Elle rejoint opportunément les travaux du port flottant organisés par les États-Unis sur la côte ouest. En fait d’acheminement de l’aide humanitaire aux Gazaouis qui meurent de faim, de soif et de maladies, il s’agit de mettre en place des infrastructures utilisables par le pouvoir israélien pour contrôler Gaza et y installer de façon permanente des forces de répression. Cela ne vaincra pas le Hamas, dont cette guerre ne fera que renforcer les soutiens, mais assurera que l’écrasement de la population palestinienne pourra continuer. Les gesticulations pseudo pacificatrices des puissances impérialistes, parfaitement lucides sur les intentions de Netanyahou, ne servent qu’à couvrir le massacre.

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